Le changement est à la fois omniprésent et paradoxal. Dès que l'on tente de saisir les lois qui le guident et de prévoir l'avenir on se retrouve poursuivi par l'obsolescence: le phénomène de changement a lui-même changé. Même si l'idée de capturer l'essence du changement dans des tableaux à quatre cases est vouée à l'échec, nous croyons qu'il est impensable d'abandonner cette réflexion sous peine de réduire la sociologie à une note de bas de page dans l'histoire.
Notre étude nous a amené aux conclusions suivantes:
- Un processus de postmodernisation des sociétés industrialisées est en cours, dont les conséquences seront aussi importantes que celles de la modernisation. Ce changement est un processus multidimensionnel et à long terme.
- La postmodernisation peut être analysée comme la continuation des processus qui présidaient à la modernisation: différentiation, mercantilisation et rationalisation portés à leur extrême.
- Le passage de la modernité à la postmodernité est un changement de phase lié à la combinaison de principes contradictoires. Les processus en oeuvre peuvent alors être paradoxaux: Hyper différentiation et dédifférentiation, centralisation et décentralisation.
- Devant cet obstacle, le changement devient multidirectionnel et imprévisible. Le déterminisme de la société par ses structures sociales et techniques s'efface pour laisser place à un déterminisme d'origine culturelle lié à des choix individuels.
