Les structures de la société moderne sont étroitement dépendantes de l'organisation de la production, comme le prouve la force des archétypes taylorien et fordiste. Toutefois, la suprématie de la production de masse a vécu: La domination des grands producteurs basée sur le contrôle des coûts du travail, l'utilisation intensive de la publicité, les subventions gouvernementales et le protectionnisme leur permettait de commander au choix du consommateur. Ce système s'effondre victime de son succès. En effet, face à des marchés saturés, le consommateur est forcé à opérer des choix. La production, désormais dépendante doit abandonner les grandes séries pour privilégier l'adaptation à la demande et la flexibilité. Cependant le schéma postmoderne ne se constitue pas autour d'une nouvelle orthodoxie, il est plutôt caractérisé par l'absence de modèle unique de référence.
Dans l'ensemble on retrouve dans la production les processus présents dans les autres domaines:
- Un fort niveau de différentiation et de spécialisation a pour effet paradoxal de favoriser une réappropriation de l'outil de travail et de rapprocher les sphères de la vie privée et du travail. Le travail aliéné est en recul.
- Un effet de décentralisation marque le recul de la production en grande série au profit de nouvelles formes de production (réseaux d'entreprises etc..). L'ère postindustrielle est marquée par la montée de la production immatérielle et donc du secteur tertiaire.
- Les progrès de la technologie réduisent les contraintes matérielles qui présidaient à l'organisation du travail. De ce fait, on assiste à un renversement des contingences. Les systèmes de production se libèrent progressivement du déterminisme technologique au profit des choix d'organisation. La technologie devient un facteur facilitant de l'organisation.