Si l'idée du changement social ne date pas d'aujourd'hui, celle que ce changement est continu et permanent est relativement nouvelle. Avant l'époque des révolutions il était courant d'affirmer que les choses resteraient toujours plus ou moins comme elles étaient. Le changement n'était pas absent, mais plutôt très lent. Le choc de la modernisation apporta l'idée que les choses ne seraient plus jamais les mêmes, tout en offrant au sociologue une idée relativement claire de la direction des changements: croissance et différentiation. Et si d'aucuns affirmaient qu'il existait des limites à ne pas franchir sous peine de cataclysmes, ils étaient au moins en mesure de décrire cette future apocalypse. Notre thèse est que l'une des caractéristiques principales de la postmodernité est l'impossibilité ou nous sommes d'en acquérir une vision prospective claire.
Les trois grandes théories du changement social s'articulent autour des thèses de Durkheim, Marx et Weber. Elles expliquent respectivement le processus de modernisation à travers les concepts de différentiation, mercantilisation et rationalisation.